En prenant des nouvelles d’une voisine âgée avec qui j’ai une chouette relation, celle-ci m’apprend qu’elle va se faire opérer au visage.
Je lui demande si elle est entourée, sa fille va passer quelques jours avec elle avant et après l’intervention. Je lui dis que je suis là si besoin.
Quelques jours après l’opération, je prends des nouvelles. Le moral est moyen, c’est douloureux, elle ne se sent pas très bien, elle est angoissée et sa fille est repartie.
Je lui rappelle que je suis là si elle a besoin et que, dans mon activité de doula, j’accompagne les femmes en convalescence.
Effectivement, il me tient à cœur d’être présente pour les femmes avant et après une intervention chirurgicale.
J’ai constaté que trop souvent nous oublions de préparer l’après, comme si tout allait très vite recommencer comme avant. On se retrouve alors en post-opératoire à gérer la maison, les enfants par exemple et les charges mentales et logistiques, alors que nous en sommes physiquement incapables à cause de la douleur, de la fatigue ou autre chose.
Ma voisine me demande si je peux déposer pour elle un colis en ville.
Le lendemain en allant au marché, je passe récupérer le colis. J’en profite pour boire une tisane et l’écouter.
Elle me dit que la cicatrice a gonflé. Je constate qu’elle est aussi très rouge. Je lui demande si elle est chaude. Si c’est rouge, chaud et dur, c’est signe d’infection.
En fin d’après-midi, elle m’appelle, la cicatrice commence à suinter. Elle a besoin de quelqu’un.e pour l’amener aux urgences de l’hôpital dans lequel elle a confiance.
Le Samu l’orienterait vers le médecin de garde, à 40 minutes de chez elle, sans aucune solution de transport. Vu son état et son besoin d’être entourée, je l’accompagne avec joie.
La vie est bien faite : comme je suis passée le matin, elle a pensé à m’appeler.
Je constate encore une fois qu’être doula est une façon d’être, c’est en moi.