
Je n’ai pas su que c’était tes derniers moments parmi nous. On m’avait pourtant dit que c’était incurable.
Je pensais avoir le temps, peut-être y en a-t-il eu mais, prise dans ma course, il a filé.
Autour de moi, tout le monde savait, j’aurais aimé que quelqu’un me le dise. Je me demande comment il est possible de passer à côté d’un tel événement.
N’avoir pu te murmurer quelques mots à l’oreille me renvoie à l’isolement dans lequel je suis depuis quelques temps.
J’ai un peu honte, j’ai l’impression de te voler la vedette et de ne penser qu’à moi, d’être égotique.
Peut-être est-ce un message pour que je tisse à nouveau du lien avec les gens qui m’entourentEn plus, le lien, c’était ton truc, tu as créé un lieu où plein de gens différents se retrouvent.
Merci pour ce constat amer que je fais et toutes les questions qui vont avec. Je sens que ça va me donner l’élan de renaître là où je vis.
Je me suis souvent dit que j’aurais aimé avoir plus de modèle d’homme comme toi.
Alors, merci pour tous ces moments partagés ensemble, ces démontages de chapiteau où je faisais des bisous au crapaud pour qu’il se transforme en prince charmant, à ces montages de tente rouge tous les deux, toi et moi, ces moments que j’adorais.
Photo : @LaurentAlvarez