[TW : agression sexuelle] Ce samedi 8 mars, j’ai décidé d’aller à Paris manifester pour les droits des femmes en France et à travers le monde.
Être féministe et se déconditionner du patriarcat dans lequel on a grandi et dans lequel nous vivons est un travail permanent.
Dans le train du retour, une situation illustrant bien toute la complexité de ce mécanisme d’omerta est revenu à moi :
Je prends des nouvelles d’un ami par message suite à l’opération qu’il a subie quelques jours auparavant.
Tout va bien pour lui. Il m’apprend qu’il va voir un professionnel pour sa rééducation.
Je lui demande qui par curiosité et j’en reste sans mot. En effet, le praticien a depuis des années des comportements que la loi qualifie d’agressions sexuelles.
J’ai entendu des récits d’agressions très claires pour certaines et beaucoup plus insidieuses pour d’autres.
J’ai conseillé aux personnes concernées d’aller porter plainte. J’espérais des suites, le professionnel étant en congé maladie indéterminée. Mais il y a peu, j’ai appris qu’il avait repris son travail.
Lors d’un repas, une amie demandait qui exerçait et tout le monde lui conseillait d’aller chez cet homme comme si de rien n’était. J’insiste alors pour dire qu’il ne faut plus y aller vu ses agissements.
Un ami qui le recommandait me raconte qu’il s’est rendu compte après quelques séances que ce praticien lui frôlait régulièrement le sexe et il a enfin décidé de ne plus y aller.
En rentrant de cette soirée, j’avais décidé de contacter les victimes et une association pour voir quoi faire. J’ai ensuite oublié vu que cela ne me touche par personnellement.
En rentrant de la manif, je me dis qu’il faut vraiment que je fasse quelque chose, car je suis au courant.
Photo : Dyana wing So – Unsplash
