
Ce 21 avril, ma maman (P) m’a rappelé que c’était la date d’anniversaire de son mariage. Elle s’était mariée en 2007, j’avais pris la décision de ne pas y aller.
Elle était dans une relation d’emprise avec un homme violent psychologiquement et physiquement.
Je ne voulais pas participer à cette nouvelle étape de son emprise sur ma maman : faire comme si tout allait bien, comme si leur relation était belle, saine et équilibrée, être sur les photos de cette illusion, qui peut-être seraient un jour utilisées dans cette manipulation.
Dès le début de leur relation, il avait commencé à l’éloigner de sa famille sous prétexte que ma grand-mère n’aimait pas les hommes, et aussi de ses ami.es. Aucune remise en question évidemment de sa propre famille ni de ses ami.es.
Très vite, P n’avait plus eu de contact avec sa mère, ni ses sœurs et son frère de qui pourtant elle était jusqu’alors très proche.Ses ami.es étaient devenus soit des clients pour lui, soit avaient complètement disparu.
Il avait aussi très vite emménagé chez ma mère et vivait complètement à ses dépends, elle assurait la charge financière du foyer.
En 2010, doucement, elle a commencé à ouvrir les yeux et à sortir peu à peu de cette emprise, sans jamais remettre leur relation en question mais en voulant changer les choses.
Elle en a payé le prix fort quand un soir de 2013, rentrant d’un entretien d’embauche, elle a trouvé la maison vide. Son mari était parti avec leur fille, tout était prévu depuis un moment.
Là a commencé un combat judiciaire de plusieurs mois pour qu’elle puisse voir sa fille, puis plusieurs années pour aboutir au divorce et obtenir la garde de ma soeur. Heureusement une notaire avait protégé ma mère sinon il lui aurait pris sa maison en plus de tout l’argent qu’il a réussi à avoir malgré la situation.
L’emprise de cet homme s’est alors détournée vers ma sœur. Nous n’avons plus de nouvelles depuis maintenant cinq ans.
Je suis de tout cœur avec toi ma maman, je t’imagine dans différentes émotions contradictoires. C’est long de sortir et de se remettre de cette emprise, de ce contrôle coercitif.