Parentalité-trouver-equilibre-dans-adolescence

 

Il m’est vraiment compliqué de trouver ma place de parent d’une adolescence.
 
Trouver le juste milieu entre donner de la liberté et contenir, entre mes valeurs et ses besoins et envies, entre la laisser expérimenter et la protéger.
 
L’exemple qui suit me semble futile mais tellement parlant. J’accepte de l’amener au Mac Do de temps en temps. Vendredi, elle m’a demandé de lui en rapporter un. Je me suis dis que je l’amenais de temps en temps car cela me permettait de lui faire plaisir, mais aller seule en acheter un, c’était trop pour moi. Je décide alors de lui rapporter un tacos acheté dans un petit restaurant turc.
 
 
Trouver la juste place entre être là et la ramener aux règles de la société et aux devoirs que j’ai en tant que parent.
J’essaie parfois de me demander ce qui le plus important pour moi. C’est difficile en ce moment. Bien sûr, j’ai envie de savoir ce qu’elle fait, quels risques elle prend et d’être là pour elle. Je veux qu’elle puisse, quoiqu’il arrive, m’appeler, venir me voir et demander de l’aide. Mais, je ne veux pas qu’elle en déduise que je suis d’accord avec ce qu’elle fait ou qu’elle s’imagine qu’elle peut tout faire du moment que je suis au courant.
 
Il n’est pas facile d’être à l’écoute, de ne pas réagir, de reformuler et d’avoir la réaction appropriée quand elle me raconte ses aventures. Parfois, je suis prise aux tripes, je passe par toutes les émotions et je n’arrive pas à me retenir même si je sais que cela risque de couper ses élans de partage. Soit je suis emportée par la peur, soit j’essaie d’évoquer un fait : tu te rappelles que la première cause de décès chez les adolescents sont les accidents de la route.
 
Je dois aussi faire le tri dans ce qu’elle me dit. Faire la part des choses entre la vérité, l’imagination, la provocation.
 
J’ai la sensation de marcher sur des œufs et de vivre à côté d’une bombe pouvant exploser à chaque minute. Je m’en veux souvent et me sens responsable de ses explosions
J’oublie son cerveau en construction, le jeu des hormones et le besoin de reconnaissance par ses pairs.
 
Je me répète de ne rien prendre pour moi et de ne surtout pas oublier que l’adolescence est l’une des périodes les plus compliquées de la vie.