Nous réveillonnerons chez ma grand-mère cette année. C’était assez improbable. Cela fait partie des invitations de la vie, renouer avec mon passé en 2024.
T. est à l’initiative de cela, et pourtant elle est très angoissée à cette idée. C’est mon interprétation vu son agressivité et ses demandes incessantes ces derniers jours. Je remarque un comportement qu’elle doit souvent avoir mais que je n’arrivais pas à analyser car nous étions elle et moi plongées dedans.
Elle pose des ultimatums : que la personne responsable de son cadeau lui offre une pose de faux ongles et rien d’autre, avoir une nouvelle robe pour la soirée, aller à Paris en voiture et si ce n’est pas le cas, prendre un taxi pour chaque trajet.
Certaines de ces demandes sont réalisables et me semble justes comme une nouvelle robe achetée d’occasion ou suggérer le cadeau dont elle a très envie. D’autres ne le sont pas comme aller à Paris en voiture ou prendre un taxi pour tous les déplacements.
A cette lecture, certains se diront qu’elle ne pense qu’à elle, qu’elle est dans la toute puissance, qu’il faut poser des limites, lui dire stop. Cela m’arrive encore malheureusement d’aboutir à cette conclusion. En réalité, elle est terrorisée et cela la pousse dans une grande rigidité et le besoin de tout contrôler.
Sans le savoir, elle se connaît bien. Si nous pouvions discuter et faire équipe, cela serait tellement plus simple. Le taxi est une bonne façon de réduire les stimulations excessives, la soirée va déjà être bien intense.
Je dois incessamment jongler pour comprendre ses mécanismes de défense, m’ajuster au mieux, sans nourrir l’opposition et les ultimatums, et cela tout en luttant contre mes propres angles morts et mes propres injonctions. C’est titanesque ! Je me demande si elle va finir par me demander d’y aller en hélicoptère pour finalement refuser et me rendre responsable.
Combien d’entre nous préférons être rigides, tout contrôler, rendre l’autre responsable plutôt que voir nos peurs ?
Photo : Nadin Mario – Unsplash
